L'endorphine a porté ses fruits. Je n'aurai eu que deux mois de pause, et heureusement. J'ai terminé mon premier marathon dimanche dernier, 6 avril 2008. Belle épreuve, beau chemin, dur et intense, tout ce que j'aime. L'un sans l'autre ne peut exister réellement en moi. Tout le monde sait bien que le bonheur n'existe que grâce au malheur, par exemple, et il en va de tous les opposés qui soit. La dureté et l'intensité ne sont pourtant pas deux opposés évidents. En leur sens général. Mais tout sentiment est subjectif. Je vis l'intensité comme l'accomplissement, comme le but de la vie, comme le sens. Je vis la dureté comme l'épreuve, le début, l'incompréhension, le non-sens, la peur et les doutes. En quelques mois, j'ai réalisé deux défis qui me tenaient à cœur. Pas fondamentalement car ils me sont apparus comme évidents depuis peu de temps. Et pourtant ils étaient là, en moi, bien ancrés. Une carte d'anniversaire du bout du monde, un rêve d'enfant, cauchemar plutôt, ce livre que ma mère me lisait les nuits de ces cauchemars, une course d'oursons, un marathon peluchois...Un verre de rouge à la main, je souris, je souris de ces accomplissements. Je suis soulagé aussi de savoir que je pars en Estonie dans 2 jours pour un chantier de jeunes bénévoles. Juste histoire de me couper de tout, ma petite retraite lyrique...Et pour une fois, je ne cherche rien là bas, à part le dépaysement. Et il sera obligatoirement là. Pas de défi, pas d'engagement, juste une retraite, pour réfléchir, ou plutôt penser à la suite, à la grande quête qui m'attend ou au petit rien que je vais redevenir. On verra, on en est pas là, je ne suis rien, je suis même moins que rien, ce soir. Je veux juste me remplir d'un peu de culture légère, d'histoire, d'autres, d'autre chose que moi car l'égocentrisme est tant de mise ici. Soupire d'envie. Soupir de soulagement à venir.
Je suis ton cœur